«Par une seule offrande ... » (Hébreux 10, 14) : la critique du caractère sacrificiel de la messe dans le corpus vinglien
Résumé
Introduction: De la polémique eucharistique au XVIe siècle on retient surtout le débat sur les modalités de la présence du Christ dans les éléments du pain et du
vin: transsubstantiation, consubstantiation, présence spirituelle ou simple mémorial. L'attention prépondérante accordée à ces problèmes a parfois eu pour effet
de garder dans l'ombre ou du moins de relativiser une autre question importante de la controverse, à savoir le caractère sacrificiel de la messe.[...]
Références
Notes
Ni Rome ni Genève. Des fidèles entre deux chaires en France au XVP siècle,
Paris, Honoré Champion, 1997,pp.19,21, 129,193,420.
L'Aventure de la Réforme.
Ni Rome ni Genève, op. cit., p.19.
«Une date: 1534. La Messe et les Placards»,dansAu coeur religieux du
XVI' siècle, Paris : É.H.É.S.S., 1983 [É.P.H.É., 1957], p. 223.
Ibid., p. 227.
Ch. Elwood, 1he Body Broki!n. 1he Calvinist Doctrine of the
Eucharist and the Symbolization of Power in Sixteenth-Century
France, New York, Oxford University Press, Oxford Studies in
HistoricalTheology, 1999, pp. 32-33.
«Du sacrifice de la messe à la convivialité de la cène, ou la
Réforme vue sous l'angle des rituels», Études théologiques et religieuses,
/3, 2001, p. 360.
G. Dues, Guide des traditions et coutumes catholiques, Paris, Bayard,
, p. 292.
Worship 1hat Is ReformedAccording to Scripture. Guides to the Reformed
Tradition, J. H. Leith, J. W. Kuykendall, dir., Atlanta,John Knox
Press, 1984, p. 125.
Luther, OEuvres, t.1, Paris, Pléiade, p.1429.
Ibid., p.1430.
Ibid., p. 1430.
Ibid., p. 1431.
Ibid., Introduction, XXVI.
Luther, OEuvres, Genève, Labor et Fides, 1966, t. II, pp. 181-182.
B. Reymond, op. cit., p. 62.
Ibid., p. 66.
Édition de J. -G. Baum, pp. 39-40.
F D6r".
Revue française d'histoire du livre, 50, 1986, p. 79, note 45.
Actes de la Dispute de Lausanne, pp. 115-123.
P. Stephens, Zwingli le théologien, Genève, Labor et Fides, 1999,
p.274.
Cité dans P. Stephens, op. cit., p. 276. Cf. aussi J. V. Pollet, Huldrych
Zwingli et le zwinglianisme. Essai de synthèse historique et théologique
mis à jour d'après les recherches récentes. Paris, Librairie Philosophique
J. Vrin, 1988, p. 96: « [ ... ] si Zwingli et Luther sont unanimes à
condamner la messe, la pensée sacrificielle est néanmoins plus présente
à l'esprit du réformateur suisse que de l'allemand. On peut dire avec P.
Wernle (Zwingli, p. 61 ss.) qu'entre eux ils se sont partagé les deux aspects
de la tradition : sacrifice et sacrement, exception faite, bien entendu,
des déviations qu'ils leur ont fait subir»; H. Wayne Pipkin, «The
Positive Religious Values of Zwingli's Eucharistie Writings », Papers
from the 1984 International Zwingli Symposium McGill University, E.
J. Furcha (dir.), ARC Supplement # 2 Faculty of Religious Studies,
McGill University, Montreal, 1985, p. 115: «ln 1523 for Zwingli
the essence of False Religion as manifested in the Catholic eucharistie
practice was the understanding of the Mass as sacrifice»; et
G. R. Potter, Zwingli. Cambridge, Cambridge University Press, 1976,
pp.149-150.
Ibid., pp. 278-79.
Ibid, p. 280.
Ibid., p. 280 et 281.
F. F. Bruce, 1he Canon ofScripture, Downers Grove Illinois, lnterVarsity
Press, 1988, p. 243 et note 7.
Sur cette question, cf. Mimard contre Viret dans Les Actes de la
Disputation de Lausanne 1536 (publiés d'après le manuscrit de Berne par A. Piaget), Neuchâtel, Secrétariat de l'Université, 1928,
p. 120 : «Puisqu'il y a plusieurs figures du sacrifice de Jesuchrist, et
qu'il a esté souvent représenté au viel testament par les sacrifices, il
fault aussy que le sacrifice de Jesuchrist soit souvent reiteré, et qu'il
soit souvent offert, ainsi qu'il a esté figure plusieurs foys >>, et la suite
du débat. La question avait depuis dépassé les limites du continent.
Cf. l'évêque anglais John Fischer, créé cardinal par Paul III et exécuté
par Henri VIII, The Defense of the Priesthood: «He [Fischer] deduces
from the relationship - and the priesthood - of Moses and Aaron
that there must be a corresponding relationship between Christ and
Peter. Thus the primacy of Rome is a necessary consequence of our
reading of the Old Testament» (E. Ni Chuilleanâin, «The Debate
Between Thomas More and William Tyndale, 1528-33: ldeas on
Litera ture and Religion »,journal of Ecclesiastical History, 39/3,1988,
p. 392).
Calvin résumera en une phrase ces arguments (1549) dans une de ses
oeuvres maîtresses et les plus incisives, sa réplique à l'Interim d'Augsbourg
de Charles-Quint (mai 1548): «Qyelle audace donc sera-ce
maintenant à un homme mortel de s'ingérer à un office de sacrifi.cature
qui ne lui est point commise pour présenter un sacrifice sans sang
que Dieu ne requiert nulle part?» (Édition moderne : J. Calvin, La
vraie façon de riformer l'Église chrétienne et d'apaiser les différends qui
sont en elle, préface et adaptation d'E. Fuchs, Genève, Labor et Fides,
, p. 68).