Les acrostiches et la devise de Matthieu Malingre: sensibilité pédagogique et didactique d'un collaborateur aux presses neuchâteloises de Pierre de Vingle {1533-1536)

Auteurs-es

  • Geneviève Gross Université de Genève

Résumé

M alingreestle fils d'un gentilhomme de Normandie (Jehan Malingre, seigneur de Morvillers-SaintSaturnin). D'abord engagé dans les ordres, il commence une carrière ecclésiastique chez les dominicains. Vers la fin des années 1520, il rompt avec l'Église catholique et prêche à Blois contre la messe(1). Il se plaît à relater cette prise de position ouvertement antiromaine dans une épître envoyée à Marot en 1542 (2).  C'est d'ailleurs par ce biais que son activité de prédicateur itinérant nous est connue. Malingre résume en quelques mots sa prédication à l'attention du poète fraîchement exilé à Genève. Il ne manque pas d'indiquer les passages bibliques sur lesquels il avait établi son prêche et précise dans un deuxième temps sa réflexion sur la présence réelle du Christ dans les espèces consacrées (3). Malingre forme alors un couplet satirique autour de la notion de
la présence réelle : [...]

Références

Les renseignements biographiques ont été tirés des ouvrages suivants:

Aspects de la propagande religieuse, G. Berthoud et al. (dir.),

Genève, Droz, 1957; Guillaume Farel: 1489-1565: biographie

nouvelle : écrite, d'après les documents originaux, par un groupe d'historiens,

professeurs et pasteurs de Suisse, de France et d1talie, Neuchâtel;

Paris, Delachaux & Niestlé, 1930, p. 399-401; Théophile Dufour,

Le Catéchisme français de Calvin publié en 1537, avec deux notices

par Albert Rilliet et Théophile Dufour, Genève, H. Georg, Paris,

; Charles Gilliard, La Conquête du Pays de Vaud par les Bernois,

Lausanne, Éditions La Concorde, 1935: noté par la suite: Gilliard,

; Eugène et Émile Haag, La France protestante, Paris,

Fischbacher, 1877-1888; Henri Vuilleumier, Histoire de l'Église réformée

du Pays de Vaud sous le régime bernois, Lausanne, Éditions La

Concorde, 1927-33: noté par la suite: Vuilleumier, 1927.

Malingre écrit dY verdon à Marot pour lui demander la cause de

son départ de France. Il lui souhaite la bienvenue et le renseigne

sur le nom et le sort des pasteurs, ses compatriotes, installés dans

de nombreuses paroisses vaudoises: Aimé-Louis Herminjard,

Correspondance des Réformateurs dans les pays de langue française,

Genève; Bâle, H. Georg; Paris: M. Levy: G. Fischbacher, 1866-

, t. IV, 46, n. 5 et t. VIII, no 1184; «L'Epistre de M. Malingre

envoyée à Clément Marot : une analyse succincte du style et du

contenu de l'Epistre, accompagnée de quelques notes biographiques

concernant Malingre et du passage en Suisse de Marot», Bulletin de

la Société d'histoire du protestantisme français, t. XIX, p. 85-91; pour le

texte intégral : L'espistre de M. Malingre enuoyee a Clement Marot: en

laquelle est demandee la cause de son departement de France auec La

reponce dudit Marot, imprimé par Jean Enscheidé et fils à Harlem

pour la librairie Tross à Paris, 1868 : noté par la suite Epistre, 1546.

Malingre précise :«Comme tu m'as ouy prescher a Bloys, En

exposant l'epistre des Hébrieux Et des Romains et plusieurs autres

lieux, En detestant publicquement la messe)) : (Epistre, 1546, A5).

Epistre, 1546, A5.

Olivétan: celui qui fit passer la Bible d'hébreu en français, études de

Dominique Barthelémy, Henri Meylan, Bernard Roussel, Bienne,

Société biblique suisse, 1986.

Édouard Reuss, Fragments littéraires et critiques relatifs à l'histoire de

la Bible française (1850-1855), avec une introduction de GérardE.

Weil, professeur à l'Université Jean Moulin, Lyon, Éditions Slatkine,

Genève, 1979, p. 279. Cette table peut, selon nous, par le choix raisonné des sujets, se lire comme un véritable guide théologique à

l'usage des lecteurs à convertir ou convertis. Elle se fait l'écho des

premiers élans réformés et cristallise leurs revendications envers les

pratiques dévotionnelles traditionnelles.

Pour la bibliographie des contributions de Malingre aux presses de

Vingle voir entre autres: Vuilleurnier, 1927, t. IV, p. 629; William

Kemp, «La redécouverte des éditions de Pierre de Vingle imprimés

à Genève et à Neuchâtel (1533-1536) »,dans Le Livre évangélique en

français avant Calvin : études originales, publications d'inédits, catalogues

d'éditions anciennes, Jean-François Gilrnont et William Kemp

(dir.), Turnhout, Brepols,2004,p.146-177: noté par la suite: Kemp,

Gilliard, 1935, p.l36; Vuilleurnier, 1927, t.l, p. 453 et ss.

Entre 1533-1534, Vingle publie trois recueils de chansons : (1)

S'ensuyvent plusieurs belles et bonnes chansons, que les chrestiens peuuent

chanter en grande affiction de cueur, (2) Noelz nouueaulx et (3) Chansons

nouuelles demonstrantz plusieurs erreurs et faulsetez : desquelles le poaure

monde est remply par les ministres de Satan; Kemp, 2004, p. 168-170;

Jacques Burdet, La Musique dans le Pays de Vaud sous le régime bernois

(1536-1798), Bibliothèque Vaudoise XXXIV, Fayot, Lausanne,

, p. 64-67: noté par la suite: Burdet, 1963; Édouard-M. Fallet,

La Vie musicale au pays de Neuchâtel du Xlll' à la fin du XVIII' siècle,

contribution à l'histoire de la musique en Suisse, Heitz, Strasbourg,

, p. 63-65. Vuilleurnier, 1927, t. I, p. 454 attribue à Malingre la

chanson :Autre chanson contenant une partie des damnables erreurs et

abusions des ministres de Lantechrist qui ont usurpe le nom de prebstre,

dans Chansons nouvelles, folio AA4. Nous n'en tiendrons pas compte

dans notre étude, car aucune présence d'acrostiche ou d'anagramme

de Malingre n'a été relevée dans cette chanson polémique dénonçant

la messe et le pouvoir des prêtres.

«Mes bons freres qui bien chantez Avec accordz de chanterie Lisez

moy: et faictes chantz telz le croy: que icy enchanterie Ny ha:

pourtant le chantre rie Grace attendant du grand chanteur Rien

nest: qui le bon chant ne trie Eslisez donc et chantez heur en bien

entendant la teneur Regle et canon des sainctz escriptz Gardez den

perdre la saueur Ne vous fiez en vos escryz Jesus noyt point voz

voix et cryz Le cueur faict tout : rien le blason A vous freres cecy

iescris Mettez en voz cueurs rna raison»; S'ensuyvent plusieurs belles

et bonnes chansons, que les chrestiens peuuent chanter en grande affiction

de cueur, [Neuchâtel], [Pierre de Vingle], 1533, folio Al :noté par la

suite S'ensuyvent, 1533.

Les chansons 4, 5,10 et 19 sont de la plume de Malingre puisqu'elles

portent son nom en acrostiche ou en anagramme : Burdet, 1 96 3, p. 66.

Les titres sont donc les suivants: 4) Aultre chanson sur le chant Tant

que viuray en eage florissant je seruiray le dieu damours puissant, dans

S'ensuyvent, 1533, folio A6; (5) Aultre chanson sur le premier pseaulme

de David: qui se chante comme Dont vient cela, dans S'ensuyvent, 1533,

folio A6vo; (10) Aultre chanson sur le chant Sur toutes fleurs ]ayme la

marguerite, dans S'ensuyvent, 1533, B6; (19) Aultre chansons sur le

chant Celle qui ma tant pourmene, dans S'ensuyvent, 1533, C7v0

(4) Aultre chanson sur le chant Tant que viuray en eage florissant Je seruiray

le dieu damours puissant, dans S'ensuyvent, 1533, folio A8v0

(5) Aultre chanson sur le premier pseaulme de David: qui se chante

comme Dont vient cela, dans S'ensuyvent, 1533, folio Bvo : «Mon dieu

a toy : ie rendz gloire et honneur A Christ aussi ton bien ayme enfant

Lequel pour vray est faict mediateur : Iournellement pour le

pecheur errant Nostre salut est de luy dependant Grace et pardon a

ionctes mains demande Recteur du ciel a toy me recommande».

(10) Aultre chanson sur le chant Sur toutes fleurs ]ayme la marguerite,

dans S'ensuyvent, 1533, B6v0

Dans le rondeau aux lecteurs, nous lisons l'acrostiche suivant:

«Mettez voz coeurs a chanter vers et carmes Avec accordz spirituelz

en larmes La seule voix rien ne faict enuers Christ Il fault auoir

un coeur par foy contrict Nous vainquerons Satan et ses alarmes.

Grace et pardon auez si estes fermes Retournez vous a Christ et

a ses armes En inuoquant layde du Sainct esprit», Noelz nouueaux,

[Neuchatel], [Pierre de Vingle], 1533, folio A1vo: noté par la suite,

Noelz nouueaux, 1533.

Burdet, 1963, p. 67. Les titres des chansons signées par Malingre

sont les suivants :Autre noe/ nouueau sur le chant ]ouuenette si vous

maymez, dans Noelz nouueaux, 1533, folio A2vo; Autre Noe/ nouueau

sur le chant Dieu gard de mon coeur la tres gente Gente de corps et de facon,

dans Noelz nouueaux, B7v0

«Mes bons amys chantons trestous A Jesus Christ: Noel en coeur

Le doulx Jesus est nay pour nous :Jesus cest adire sauueur Noel

chantons Gringuelotons Requerons pardons de noz maulx Et nous

serons faictz tous nouueaux: Autre Noel nouueau sur le chant

Jouuenette si vous maymez», Noelz nouueaux, 1533, folio A3v0

Autre noe! nouueau sur le chant Dieu gard de mon coeur la tresgente Gente

de corps et de facon, dans Noelz nouueaux, B7v0

Moralité de la maladie de Chrestientel a. xiii. Personnages : en laquelle

sont monstrez plusieurs abuz aduenuz au monde par la poison de peche et !hypocrisie des hereticques, Nouvellement imprime a Paris par Pierre

de vignolle demourant en la rue de la Sorbonne, 1533 : noté par la

suite: Moralité,1533; Kemp, 2004, p.170; pour le texte se référer

à l'impression fac-similé dans Moralités françaises: réimpression facsimilé

de vingt-deux pièces allégoriques imprimés aux XV et xvr siècles,

avec une introduction de Werner Helmich, Genève, Slatkine, 1980;

pour un résumé de l'argument de la pièce, consultez Émile Picot, Les

Moralités polémiques ou La controverse religieuse dans l'ancien théâtre

français, Genève, Slatkine Reprints, 1970 : noté par la suite : Picot,

; Henri.-A.Junod, «Une moralité du xVI• siècle: La maladie de

la chrestiente», dans Musée Neuchâtelois, tome XXVI, 1889: noté par

la suite Junod, r 889.

«Mamye allez gardez vous de pecher Avec vous ayez ces sainctes

dames La foy espoir et ferme charite Justice et paix seront salut aux

ames Noubliez point de pugnir les blasphemes Gouuernez vous

tousiours par verite. Recours ayez a la divinite Et en nul autre : or

scauoir ie vous fay Si ainsi faictes vous naurez point morte foy»,

Moralité,1533, folio F8.

S'ensuyvent, 1533, folio A8v0

L'usage du faux ou de l'ambigu se retrouve d'ailleurs dans les textes

et traités imprimés par Pierre de Vingle comme, par exemple dans

La confession et raison de la foy de maistre Noe! Beda, docteur en theologie

et sindique de la sacree universite à Paris, envoyee au tres chrestien

Roy de France, Françoys premier de ce nom, [Genève], [Jean Michel],

[ca 1542] ou dans l'adresse du Livre des marchans :fort utile à toutes

gens. Nouvellement composé par le sire Pantapole, bien expert en tel affaire,

prochain voysin du seigneur Pantagruel, Imprimé à Corinthe [i.e.

Neuchâtel], [Pierre de Vingle], 1533 ou finalement dans l'adresse

de l'imprimeur dans La Moralité de la Maladie de Chrestienneté. Il

officie à la «rue de la Sorbonne»; Gabrielle Berthoud, «Livres pseudo-

catholiques de contenu protestant», dans Aspects de la propagande

religieuse, Genève, Droz, 1957.

Henri Guy, Histoire de la poésie française au xvr siècle, Paris, H.

Champion, 1910-1926; Paul Zumthor, «From the Universal

to the Particular in Medieval Poetry», MLN, vol. 85, no 6, 1970,

p. 815-823; Langue, texte, énigme, Paris, Seuil, 1975; Cynthia J.

Brown, Poets, Patrons, and Printers: Crisis of Authority in Late

Medieval France, Ithaca, Cornell University Press, 1995; Jean-Yves

Tilliette, «Acrostiche», dans Dictionnaire encyclopédique du Moyen

Âge, Paris, Éd. du Cerf, 1997, t. 1, p. 11; Henri Morier, Dictionnaire

de poétique et de rhétorique, Paris, Presses universitaires de France,

La personne centrale du Christ apparaît notamment sous le titre

«notre protecteur»,« notre advocat », « notre recteur gouvernant tout

par sa parole et renouvellant aussi le coeur, ou encore lequel pour

vray est fait médiateur »,Aultre chansons sur le chant Celle qui ma tant

pourmene, dans S'ensuyvent, 1533, C7vo.

À propos de l'importance de l'oral dans la diffusion de la réforme,

voir notamment Francis Higman, La Di.ftùsion de la Réforme en

France 1520-1565, Genève, Labor et Fides, 1992, p. 63 et ss; Beek,

; Andrew Pettegree, Reformation and the Culture of Persuasion,

Cambridge, Cambridge University Press, 2004, p. 4r-ror; noté par

la suite : Pettegree, 2005.

La production théâtrale de Malingre est appelée à occuper l'espace

public et à confronter l'homme du commun aux revendications

réformées : La Moralité de la maladie de Chrestienté a d'ailleurs été

représentée à plusieurs reprises en Suisse et en France : Virgile

Rossel, Histoire littéraire de la Suisse romande des origines à nos jours,

Neuchâtel, F. Zahn, 1903, p. 163-166; Picot, I97o; Raymond Le

Bègue, «Théâtre et politique religieuse», dans Par ta colère nous

sommes consumés :Jean de La Taille auteur tragique, textes réunis par

Marie-Madeleine Fragonard, Paradigme, Orléans, 1998. Ses poèmes

chantés, malgré leurs aspects didactiques et leurs références aux

psaumes, se rattachent, par leur dimension polémique, aux chansons

populaires :Théodore Gerold, Chansons populaires des xv et xvr siècles,

Strasbourg, 1913; Nan Cooke Carpenter, «Rabelais and the

chanson», PMLA, vol. 65, no 6, décembre 1950, p. 1212-1232.

Pettegree, 2005, p. 41-101.

Nous retrouvons ses participations signées aux deux recueils de

chansons publiés par Pierre de Vingle: Noelz nouueaux, 1533 et

S'ensuyvent, 1533. Ces derniers, contrairement au recueil des Chansons

nouvelles, sont plus enclins,- tout en critiquant vertement les pratiques

de l'Église catholique -, à proposer les bases d'une dévotion

nouvelle. Moins polémiques, elles défendent le retour aux Écritures

saintes et au Christ. Le recueil de S'ensuyvent plusieurs belles et bonnes

choses s'ouvre d'ailleurs avec «la chanson des dix commandemens de

dieu» d'Antoine Saulnier. Dans le recueil des Chansons nouvelles, les

auteurs chantent entre autres la mort de la messe «desesperee et enragee~>

(folio AA3), annoncent la fin du «mestier» des prêtres (folio

A4vo), déplorent l'aveuglement et l'idolâtrie des «papistes ignorantz

» (folio A6).

Kemp, 2004,p.169-170: les publications de Malingre s'échelonnent

sur une année voire deux ans, soit de 1533 à 1534.

Le thème de ses rondeaux aux lecteurs tant dans les Noelz nouueaux

que dans S'ensuyvent plusieurs belles et bonnes chansons est semblable.

Ils se distinguent non sur le fond mais dans la forme. Malingre expose

à son lectorat l'importance du chant, un chant conscient, en

conscience, où le chanteur est attentif au texte autant qu'à la mélodie.

Le chant devient pour le fidèle une expression de sa foi. Il

cultive le thème déjà soulevé dans De la tressaincte cène de nostre seigneur

jesus: et de la messe quon chante communément, [Basel], [Thomas

Wolff], 1523; Francis Higman, «Les débuts de la polémique contre

la messe», dans Le Livre et la Réforme, Bordeaux, Société des bibliophile

de Guyenne, 1987, p. 35-92: noté par la suite: Higman, 1987.

Ce sujet est aussi évoqué par l'auteur anonyme du chant final des

Chansons nouvelles (folio A7 :Autre chanson demonstrant la maniere

comment les chrestiens se doibuent esiouyr et chanter selon Dieu).

Jacques Pineaux, «Aux origines de la méditation en prose réformée:

Le pater noster en françoys, de Guillaume Farel», dans Prose et

prosateurs de la Renaissance, Mélanges offers à Robert Aulotte, Paris,

Sedes, 1988; La Méditation en prose à la Renaissance, Paris, Presses de

l'École normale supérieure, Cahiers V.L Saulnier 7, 1990.

Noelz nouueaux, 1533, Avo.

Autre Noe/ nouueau sur le chant ]ouuenette si vous maymez, dans Noelz

nouueaux, 1533, folio A3v0

Junod, I 889; Bernard Reymond, Théâtre et christianisme, Genève,

Labor et Fides, 2002, p. 50; Marguerite Soulié, «Le Théâtre et la

Bible au XVI" siècle», dans Par ta colère nous sommes consumés :jean

de La Taille auteur tragique, textes réunis par Marie-Madeleine

Fragonard, Paradigme, Orléans, 1998; Jonathan Beek, Théâtre et

propagande aux débuts de la Réforme : six pièces polémiques du Recueil

La Vallière: textes établis d'après le MS B.N. 24341 avec introduction,

notices, notes critiques et glossaire, Genève, Paris, Slatkine, 1986 : noté

par la suite: Beek, 1986.

Mora/ité,1533,folio F8.

S'ensuyvent, 1533; Kemp, 2004, p. 170; Burdet, 1963, p. 66.

S'ensuyvent, 1533, folio A1vo.

« Veu qu'il y a desia quinze ans passez, ~e ces abuz tu congnoissois

assez, Et sauois bien tout peche et tout uice Estre aboly par le

seul sacrifice Qye Iesus Christ fit pour nous en la croix, Comme tu

m'as ouy prescher a Bloys, En exposant l'epistre des He brieux Et des

Romains et plusieurs autres lieux», Epistre, 1546, AS.

9. ( 4) A ultre chanson sur le chant Tant que viuray en eage florissant je seruiray le dieu damours puissant, dans S'ensuyvent, 1533, folio A8v(o).

(19) Autre chanson sur le chant celle qui ma tant pourmene, dans

S'ensuyvent, 1533, folio C8v0

(19) Autre chanson sur le chant celle qui ma tant pourmene, dans

S'ensuyvent, 1533, folio C7vo.

( 4) Aultre chanson sur le chant Tant que viuray en eage florissant je seruiray

le dieu damours puissant, dans S'ensuyvent, 1533, folio A8v0

(19) Autre chanson sur le chant celle qui ma tant pourmene, dans

S'ensuyvent, 1533, folio C7v0

Voir l'expression «venir à gré» et «y», dans Fredéric Godefroy,

Dictionnaire de l'ancienne langue française et tous ses dialectes du

IX' au XV siècles, Paris, F. Vieweg, 1880-1902; Edmond Huguet,

Dictionnaire de la langue française du xvr siècle, Paris, Éd. Champion,

La forme verbale «venir à gré» signifiant «être agréable,

plaire» , l'expression «Y me vint mal a gre» peut alors se traduire

littéralement par «cela me déplaît».

(10) Aultre chanson sur le chant Sur toutes fleurs jayme la marguerite,

dans S'ensuyvent, 1533, B6.

«Tant que vivray en eage florissant Je serviray le seigneur tout puissant

en faisant ditz et chansons par accordz : le vieil serpent ma tenu

languissant Mais Jesus christ ma faict resiouyssant En exposant

pour moy son sang et corps. Son alliance : Cest ma fiance. Il est tout

mien Je suis tout sien Fy de tristesse: Vive liesse Puis guen mon

Dieu a autant de bien», dans Moralité, 1533, folio F. Il s'agit là de

la première strophe de la chanson, Aultre chanson sur le chant Tant

que vivray en eage florissant je serviray le dieu d'amours puissant: voir

S'ensuyvent, 1533, (4), A6.

Moralité, 1533, folio F.

Moralité, 1533, folio Fvo.

William Kemp, «Le livre et l'imprimé à Paris 1531-35», dans

Studi in memorio di Antonio Possenti, 1998; Higman, 1987; Francis

M. Higman, Piety and the People : Religious Printing in French,

-1551, Aldershot Hants; Brook.field, VT, Scolar Press,

: noté par la suite Higman, 1996.

Maniere et fasson quon tient es lieux que Dieu de sa grace a visités; première

liturgie des Églises réformées de France de l'an 1533, Strasbourg,

Treuttel et Wurtz; Paris.]. Cherbuliez, 1859; Higman, 1996.

Higman, 1987.

Les chansons de Marot sont à l'époque fréquemment imitées:

Burdet, 1963, p. 75-82. Le chant (4), contribution portant l'acrostiche

de «Malingre de Bloys» appartenant au recueil S'ensuyvent, 1533, A6 se chante d'ailleurs sur l'air: Tant que viuray en eage florissant

je seruiray le dieu damours puissant, air dû à Clément Marot.

Epistre, 1546, A2v0

Eustorg de Beaulieu (1495-1552) pour sa vie et ses publications:

Chrestienne Resjouyssance composée par Eustorg de Beaulieu, natif de

la ville de Beaulieu au bas pays de Lymosin. jadis Prestre, Musicien et

Organiste en la foulee Eglise Papistique, et despuis, par la misericorde de

Dieu, Ministre Evangélique en la vraie Eglise de jesus Christ, s.!., 1546 :

notée par la suite Chrestienne Resiouyssance, 1546; Eustorg Beaulieu,

Les Divers rapportz, édition critique avec introduction et notes par

M.A. Pegg, Genève, Droz, Texte Littéraires français, 1964: notés

par la suite: Pegg, 1964; Vuilleumier, 1927, t. I, p. 463-474; Hélène

Harvitt, Eustorg de Beaulieu: a Disciple of Marot 1495( ?)-1552,

Press of the New Era Printing Compagny, Lancaster, 1918: noté

par la suite : Harvitt, I 9 I 8.

Pour une analyse de la Chrestienne Resiouyssance: Vuilleumier, 1927,

t. 1, p. 468-471; Burdet, 1963, p. 75-82.

Vuilleumier, 1927, t. I, p. 469

Selon A. Pegg et H. Harvitt, Eustorg de Beaulieu, malgré son

goût pour le blason et son attachement à Marot, appartient aux

rhétoriqueurs et pourrait être vu comme un de leurs derniers

représentants.

Nous retrouvons notamment dans la Chrestienne Resiouyssance, 1546,

folio M et ss : une action de grâce au nom en acrostiche de Richard

du Bois, ou une admonition, sur Françoys de Boniuard, ou une

louange et prière à Dieu, sur Nicolas von Wattenwill, ou encore une

Oraison sur Hans Roudolf de Diesbach.

Il débute en ces termes: «Tant plus vivront les Chrestiens en ce

monde moins y auront de consolation» et rappelle l'air de Marot« Tant

que vivray en eage florissant Je serviray le dieu damour puissant». Il

évoque aussi le quatrième chant du recueil S'ensuyvent, portant en

acrostiche le patronyme «Malingre de Bloys » : S'ensuyvent, 1533,

A7. Eustorg de Beaulieu s'est d'ailleurs lui-même inspiré du thème

de Marot. Nous le retrouvons plus avant dans sa 89e chanson de son

recueil de la Chrestienne Resiouyssance : Chrestienne Resiouyssance,

, folio E3.

Le seul titre témoigne de la facture disparate des Divers Rapportz

d'Eustorg de Beaulieu : Les Divers rapportz contenant plusieurs

Rondeau/x, Dixains, et Ballades sur divers propos, Chansons, Epistres,

Ensemble une du cop à l'asne, et une aultre de l'asne au cop, Sept Blasons anatomiques du corps feminin, l'Excuse du corps pudicque contre le blason des blasonneurs des membres ftminins, la Responce du blasonneurs du cul à l'aucteur de l'apologie contre luy, Noms et surnoms tournez, Gestes, Pater, et Ave des solliciteurs de Proces, Aultre Pater de la ville et cité de Lee/ore enArmaignac, Le In Manus de Peuple sur le deluge qu'il craignoit jadis avenir, Et aussi ung aultre In manus sur la grande famine qui regna l'an Mille cinq cens vingt et neuf ( mesmement au pays de Guyenne), Oraisons à ]esuschrist, Epitaphes, Une déploration, Et aulcuns dictz des Trespassez incitatifz à penser à la mort, le tout composé par M. Eustorg de Beaulieu, Natif de la ville de Beaulieu au bas pays de Lymosin : 1964, p. 80-83 et 319-323.

Pegg, 1964, p. 319.

Pegg, 1964, p. 319 et 321: anagrammes V et XVII.

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Publié-e

2017-07-20