Neuf petities lettres de Jacques Ferron à Pierre Catin

Auteurs-es

  • Pierre Cantin

Résumé

Mille neuf cent soixante-douze fut une année fastueuse pour Jacques Ferron: publications multiples (éditions et rééditions), diffusion de plusieurs oeuvres à la radio, traductions, participation à des conférences, lancement d'un film, relance grandiose du Parti Rhinocéros et implication dans le Grand Safari électoral, mais surtout, enfin! reconnaissance de l'homme et de l'oeuvre. Toutes ces activités ne l'ont toutefois pas empêché de poursuivre sa correspondance et, cette année-là, pour mon plus grand plaisir, les envois ferroniens se firent nombreux et furent riches en renseignements et en commentaires de toutes sortes pour celui qui tentait de rapailler le «texte épars» du grand écrivain.[...]

Références

. «Chronique», parue dans L'Information médicale et paramédicale (dorénavant IMP), le 16 mars 1954, et reprise dans Escarmouches I.

C'est dans le cadre du cours «Essai 402» que je dispensais alors à un groupe d'adultes, au CÉGEP de l'Outaouais, que j'avais inscrit ce texte

et deux historiettes sur Trudeau. Faisaient partie de ce groupe deux «agents de la paix», deux policiers de la Gendarmerie royale, les «deux

petites polices» dont Ferron parlera plus loin dans ses lettres (voir infra).

Je lui avais proposé de rapailler ses lettres ouvertes afin d'en publier un recueil. Quand Victor-Lévy Beaulieu lancera les Éditions de l'Aurore, il me demandera de préparer une telle édition.

Surnom donné par Ferron à sa soeur, Madeleine, auteure, entre autres textes, d'un roman, Le Baron écarlate, qui venait de paraître et dont le personnage principal aurait été grandement inspiré par le notaire

Joseph-Alphonse Ferron, son père.

Référence au texte que Ferron a mis en annexe aux Roses sauvages.

Ce fut le titre de deux historiettes parues dans IMP (20 octobre 1964 et 21 décembre 1965). Ce «caucus» était en fait un colloque organisé par la revue Maintenant, que dirigeaient les dominicains, tenu à Montréal, le 26, 27 et 28 novembre 1964, et portant sur la violence. Ferron y participa à titre de représentant de la revue Situations. Il en tirera la matière de trois historiettes publiées l'année suivante dans IMP («En attendant M. Drot», «Un pieux caucus», «Le Concordat»). Jean-Marie Drot est ce cinéaste français venu tourner un «film sur la révolution québecoise».

Pierre Maheu. Ce n'est sûrement pas par hasard que le capitaine du

Saint-Élias portera le même nom ...

La première, que j'avais prise l'été précédent, montrait la maison natale de la rue Saint-Laurent, à Louiseville; trois autres étaient des portraits

de Ferron lui-même, réalisés à partir de l'écran d'un téléviseur (en noir et blanc), lors de la diffusion, par Radio-Canada, à l'automne de 1971,

d'une émission sur les automatistes - il me semble ... L'une d'elles servira à illustrer la page de couverture de mon Jacques Ferron

polygraphe, édité en 1984.

Cette maison d'édition à Toronto s'apprêtait à publier quelques contes de Ferron, traduits par Betty Bednarski, alors professeur à la University of Western Ontario, à London.

C'est en 1948 (et non 1946) que Roméo Boucher fonde ce bimensuel dont il assumera la direction jusqu'à sa mort, en 1966. Ferron trace le portrait le plus complet du médecin dans «Une majorité significative>>, NEUF PETITES LEITRES DE J. FERRON À P. CANTIN 31 texte repris dans Les Lettres aux journaux.

Quand le journal sera vendu à Maclean-Hunter; à rautomne de 1980, pour devenir Le Courrier médical, Lorraine Trempe demeurera membre du conseil rédactionnel (tout comme Ferron d'ailleurs), à titre de «conseil médical».

David fut député libéral, secrétaire et registraire de la Province, de 1919 à 1939. Il fut nommé au Sénat en 1940. Trudel, qui fut président du Collège des médecins, fut ministre d'État sous Duplessis.

Robert Stanfield, leader du Parti progressiste conservateur de 1967 à 1976.

Titre d'une historiette particulièrement féroce, parue le 2 février 1971 et reprise dans Escarmouches.

Il s'agissait d'un article de La Presse (30 mars 1949) relatant la comparution de neuf des douzes personnes, dont Ferron, arrêtées la veille, lors d'une manifestation communiste. En sous-titre on peut lire:

«Le Dr Jacques Ferron est déclaré coupable et bénéficie d'une remise de peine.» Ce dernier aurait déclaré au juge qu'il n'était pas communiste.

Jean-Louis Major, professeur au département de Lettres françaises de l'Université d'Ottawa.

Référence au conte «Le secret», que Ferron inscrivit au concours littéraire de la revue Amérique française. Celle-ci le publia dans sa livraison de juillet-août 1951.

Robert Millet, dit «Bagnolet», fut longtemps cette Éminence de la petite corne, «c'est-à-dire celui qui fait tout le travail» (J. Ferron à P. Cantin, le 2 août 1977). Il avait succédé à Paul Ferron, frère du grand chef, médecin et psychiatre, aussi trésorier du parti lorsqu'il se présenta à l'élection partielle de 1964 dans Montréal-Saint-Denis. En 1968, il fut run des candidats du Nouveau Parti démocratique. Il arriva quelquefois à Millet de pondre des chroniques qui paruruent dans Le Petit Journal, sous la signature auguste de son supérieur hiérarchique,l'Éminence de la grande come elle-même!

La première est une lettre d'Antonio Dragon, alors recteur du collège Brébeuf, datée du 16 février 1941. Elle signifie au notaire Ferron le renvoi de son fils. L'autre est du 28 février; le père y accuse réception d'une lettre de recommandation de Dragon pour son fils. Le notaire ysignifie aussi son intention de confier aux jésuites l'éducation de Paul, «deuxième de [ses] fils qui [lui] sont chers».

Dans «La règle d'or du Sioux» (IMP, le 18 avril 1972), texte repris dans Escarmouches 1, pp. 227-231. 20. Roger Lemelin, Pierre le magnifique, Québec, Institut littéraire du Québec, 1952.

Une jeune fille y souligne l'admiration qu'elle éprouve pour Ferron.Elle a retranscrit dans sa lettre une phrase que Ferron aurait prononcée

LITTÉRATURES lors de son témoignage au procès de Jacques Rose: «Je me sens responsable face à la jeunesse du gâchis que nous lui léguons.»

Moïse Darabaner est ce commissaire de la Cour supérieure, à Québec, qui fut condamné en 1965 à la suite de la découverte d'un réseau de faillites frauduleuses et d'incendies criminels. Fauché était l'un de ses hommes de main qu'il fit assassiner.

Référence à la préface de Ferron à l'édition de Colin-Maillard (Éditions du Jour, «Répertoire québecois» ). J'avais écrit à Ferron que son texte avait profondément choqué Roger Duhamel, alors critique littéraire au quotidien Le Droit, et que celui-ci avait rédigé un compte rendu fort salé qui allait paraître le 6 mai suivant. J'avais appris cela de la fille de Duhamel, Marie, bibliothécaire à l'Université d'Ottawa qui m'avait remis l'exemplaire utilisé par son père. Duhamel devait sûrement connaître les idées de Ferron sur la mort de l'auteur de Maria Chapdelaine. Il avait dû lire l'historiette «La mort de Louis Hémon», parue dans IMP, le 18 mars 1969, puisque lui-même y tenait une chronique.

Le 29 avril, devant un groupe de médecins réunis a Trois-Rivières, Ferron avait improvisé une allocution qu'il avait intitulée «Duplessis n'a pas fondé Trois-Rivières».

Son père, Léon Balcer, fut député conservateur à Ottawa de 1949 à 1963 et l'un des rares Québécois membres du cabinet Diefenbaker. Il tentera vainement de se faire élire sous la bannière libérale à l'élection provinciale de 1966.

Claude Jasmin avait produit, dans l'hebdomadaire Échos-Vedettes (le 2 mai 1972), une recension très négative de La Chaise du maréchal fe"ant.

J'avais rapporté à Ferron les propos de ce type, rencontré par hasard dans une boutique de livres d'occasion, rue Saint-Denis, à Montréal, et qui m'avait raconté comment il avait fait acquisition de quatre de ses manuscrits, revendus par la suite à la Bibliothèque nationale du Québec.

Vraisemblablement «Le Pas de Gamelin», ce manuscrit échevelé que Ginette Mi chaud a analysé en partie au colloque «Présence de Jacques Ferron». Gaspé-Mattempa provient sans doute de ce carnet. Ferron m'en reparlera plus tard, mais jamais ne me le remit.

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Publié-e

2017-07-20

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