Ancien et nouveau, latin et français : La doctrine nouvelle et ancienne d'Urbanus Rhegius (Jean Michel, 1542)

Auteurs-es

  • Hélène Cazes Université de Victoria

Résumé

La Doctrine nouvelle et ancienne, traduction-adaptation d'un traité d'Urbanus Rhegius1 publié en 1526, paraît en 1542 chez Jean Michel; elle ne porte aucune
mention de sa publication antérieure par Pierre de Vingle. Elle semble néanmoins s'inscrire au sein de l'ensemble de textes évangéliques qui furent donnés
par l'éditeur au tout début des années 1530 et répondre à la volonté des Réformateurs de mettre à la disposition du lectorat des textes théologiques en français. [...]

Références

Voir Scott H. Hendrix, « Urbanus Rhegius», dans 1he Oxford

Encyclopedia of the Reformation, Hans J. Hillerbrand (dir.), vol. 3, New

York/ Oxford, Oxford University Press, 1996, p. 429-430.

William Kemp (Université McGill), «La traduction et l'adaptation

de La Doctrine nouvelle et ancienne d'Urbanus Rhegius (Genève, 1542 et 1544; Neuchâtel, vers 1534)»; Isabelle Crevier-Denommé,

«La traduction et l'adaptation de la Doctrine nouvelle et ancienne de

Rhegius».

Je remercie pour la transcription de ce texte, ainsi que de sa traduction

française, Virginie Dufresne.

Je ne donne ici que les références aux chapitres, attendant la publication

finale de l'oeuvre pour fournir les numéros de page.

«De merite.»

C'est pourquoi la doctrine ancienne ne célèbre pas les oeuvres mais

les replace en leur lieu, où leur fonction est de témoigner de la foi,

discipliner la chair, servir son prochain et non de justifier; car seu1e

la foi, qui vient de la pure miséricorde divine, par le Christ en son

verbe, justifie l'homme. La personne justifiée agit justement mais elle

ne brandit pas la justice de ses oeuvres comme obligation de salut car

elle ne cherche pas à constituer sa propre justice, ce qui serait perdre

la justice de Dieu, c'est-à-dire la foi. Romains, 10. Et il dit qu'en vérité

la justice de leurs oeuvres est pareille aux linges menstruels, selon

Esaïe 64, et qu'il est l'inutile esclave. Or voici l'unique façon d'accéder

à la vraie justice, à savoir : quand tu te consacres aux oeuvres, et que

tu confesses humblement en toutes ces oeuvres que tu es pécheur, tu

te remets en la seu1e grâce du Médiateur et fais grand prix de notre

Rédemption. Car si la justice de nos oeuvres existait en soi, notre

salut ne serait pas effectué par la seu1e mort du Christ, ce qui est un

blasphème.

Ainsi, le terme« caecus iudicus »désignait dans la préface un juge impartial,

aussi aveugle que la justice. La traduction française ajoute une

négation pour établir un sens légèrement différent, satisfaisant pour

qui ne se réfère pas au latin : « Certes qui veu1t avec bonne affection

considerer ce que nous faisons, s'il n'est aveugle il jugera autrement.»

( Certe qui posito adfectu, creco iudice, rem ipsam pressius contuentur,

de no bis secus iudicant, dont la traduction mot à mot serait : ceux qui,

sans parti pris, en juges impartiaux, considèreront notre affaire de plus

près, en jugeront autrement).

1 Co 8.

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Publié-e

2017-07-20